Devenir adulte pour être (enfin !) libre
EAN13
9782012378995
ISBN
978-2-01-237899-5
Éditeur
Hachette Pratique
Date de publication
Collection
Famille / Santé
Nombre de pages
191
Dimensions
20 x 13 cm
Poids
285 g
Langue
français
Code dewey
155.6
Fiches UNIMARC
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Devenir adulte pour être (enfin !) libre

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Hachette Pratique

Famille / Santé

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GROUPE PSYCHOLOGIES

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Directrice de collection pour PSYCHOLOGIES : Pascale Senk

Responsable copyright / coordination : Tanja Duhamel

© 2012, HACHETTE LIVRE (Hachette Pratique) et PSYCHOLOGIES MAGAZINE

ISBN : 978-2-01-230179-5

Sommaire

Introduction

Une course par étapes

L'adulte : cet inconnu, ce mal-aimé

« Adulte », étymologie et définitions

Celui qui est fini

La grande personne qui passe à côté de l'essentiel

Les autres adultes

Une superposition (de sens)

Le regard des enfants

Adulte vs Peter Pan

image

Une course par étapes

Êtes-vous déjà entré dans une Auberge espagnole1 ? Vous savez, ce joyeux mélange hétéroclite, ce lieu où l'on trouve un peu de tout – ce que chacun a bien voulu apporter. L'adulte est à son image : un peu responsable, un peu parent, un peu mature... un peu flou. Et, planté dans le décor contemporain, un peu perdu.

C'est peu dire qu'aujourd'hui la figure de l'adulte paraît déboussolée. Certains affirment même qu'elle a disparu ; pour d'autres, elle n'a jamais existé. Le modèle stable et rassurant qui faisait autorité il n'y a pas si longtemps est attaqué de toutes parts ! L'adulte est d'abord dépassé par le rythme effréné d'un monde où l'obsolète se décrète en un clic, où l'incertitude et le provisoire deviennent la norme, dans le couple comme dans le travail. Il est également débordé par une jeunesse qui traîne en longueur sous le toit des parents et prend des airs de grande adolescence, à une époque où le temps des études comme la durée de vie s'allongent. Il est enfin écrasé par une société qui renvoie de lui une image négative : trop sérieux, résigné, caricatural. Ou, presque pire : trop vieux.

Et pourtant, si devenir adulte semble plus complexe aujourd'hui qu'hier, l'enjeu n'en reste pas moins fondamental pour chacun d'entre nous, à l'heure des « crises identitaires », où la recherche d'un équilibre personnel et la quête de soi n'ont jamais été aussi fortes. Devenir adulte, pour être enfin soi et libre !

Mais qu'est-ce qu'un adulte ? Comment se construit-on adulte ? Pourquoi est-ce si compliqué – et en particulier aujourd'hui – d'arriver à cet « âge » ? Quand l'est-on finalement ? Pourquoi, enfin, veut-on le devenir (liberté, liberté chérie !) ? Et en quoi est-ce problématique de ne jamais l'être ?

Nous avons rencontré quatorze personnes d'horizons différents qui s'interrogent sur cette étape et partagent avec nous leurs questionnements. À la lumière de leurs expériences, Jacques Arènes mène la réflexion et nous propose des pistes pour mieux comprendre et avancer. L'adulte : cet inconnu, ce mal-aimé

Voici un petit test en deux temps. Demandez autour de vous ce qu'est un adulte. Puis personnalisez l'investigation : vous – et eux –, en êtes-vous un ?

Pour la première question, vous récolterez sans doute autant de définitions qu'il y a d'interlocuteurs. Pour la seconde, si vous vous entendez répondre par une population majeure et vaccinée plus de « Non, enfin, pas vraiment » (voire de « Ah, surtout pas ! ») que de « Oui, bien sûr », pas de panique : c'est normal. Car enquêter sur l'adulte d'aujourd'hui conduit à découvrir une norme paradoxale : un modèle étalon aussi flou que mal aimé.« Adulte », étymologie et définitions

Qu'est-ce qu'un adulte ? Le Petit Robert nous dit que le mot vient « du latin adultus, participe passé d'adolescere, “grandir”, qui a donné adolescent ». Il est d'abord un adjectif : « Se dit d'un être vivant qui est parvenu au terme de sa croissance. Animal, plante adulte. Âge adulte, chez l'homme, de la fin de l'adolescence au commencement de la vieillesse (mûr). Être adulte : avoir une psychologie d'adulte (maturité). » Il est ensuite un nom : « Homme, femme adulte. »

Et c'est tout.

En fait, tous ceux qui se penchent sur le cas « adulte » relèvent son indétermination et son manque d'attrait. Quand la sociologue Claire Bidart s'intéresse à l'adulte d'aujourd'hui, elle observe que « cet état est considéré bien souvent “en creux” [par rapport à la jeunesse ou à la vieillesse], et rares sont les études qui le prennent pour objet »2.

Le psychosociologue Jean-Pierre Boutinet3 note de son côté« le déficit conceptuel face auquel nous nous trouvons pour la qualifier [cette vie-là] » et relève les nouveaux termes qui ont fleuri pour pallier ce vide : adultité, adultat, adultescence... Les philosophes évoquent la « crise de l'âge adulte [...], ébranlé, d'un côté, par une adolescence qui s'éternise, de l'autre, par l'émergence de la retraite active et épanouie »4. Les psychologues, quant à eux, préfèrent parler de « maturité » ou de « maturation » – sans d'ailleurs donner de véritables définitions à ces termes5. Dans ce contexte, à défaut de cerner clairement ce qu'est un adulte, peu nombreux sont ceux ou celles qui admettent en être un(e). Des « grands enfants », oui ; des adultes, non, merci6.Celui qui est fini

Le mot « adulte », longtemps resté un adjectif dans les dictionnaires français (contrairement aux termes « enfant »,« adolescent » ou « vieillard »), désigne « celui qui a fini de grandir ». Vu sous cet angle, devenir adulte ressemble à une dramatique fatalité. Celle d'une vie « toute tracée » pour les plus jeunes, « qui évoque le grave, par opposition au plaisir, à l'amusement, à la gaieté [...]. C'est la fin du mouvement, presque la fin de la vie. On retrouve alors la réticence de ces jeunes qui [...] n'ont surtout pas envie de se voir adulte. »7La grande personne qui passe à côté de l'essentiel

Pire que celui qui n'évoluera plus, l'adulte endosse également le costume du raté, « rébarbatif, ennuyeux, conformiste, dangereux même »8. « Insensible, blindé, blasé », disent les blogs.

Il est le personnage sérieux et rigide qui a renoncé à ses rêves d'enfant, le pantin responsable d'un monde absurde. Un comptable d'étoiles insensé, un roi omnipotent, un malheureux ivrogne, face à la grâce du Petit Prince. Un être aliéné par les obligations qu'il s'impose, obéissant aux dogmes de la société et tout sauf libre, pensent très fort les adolescents en regardant leurs parents. La philosophie contemporaine lui a même donné une figure : c'est le « salaud » de Jean-Paul Sartre, pour qui l'adulte n'est qu'un rôle qui le prive de liberté, un masque de plus, au bal des hypocrites.

Au XXIe siècle, l'adulte évoque une norme étriquée qui fait fuir, quand tout le monde rêve d'être original. Un modèle passé de mode à l'heure du jeunisme. C'est une façon de voir les choses. Il y en a d'autres... Les autres adultesUne superposition (de sens)

De fait, l'adulte se découvre sur plusieurs étages. Dans sa dimension biologique, il est la « grande personne » qui a atteint sa taille optimale et qui est capable de procréer. Juridiquement, il désigne le citoyen majeur, avec son lot de droits et de devoirs. Il est un être social, enfin : un individu indépendant, qui travaille, peut vivre en couple et fonder une famille. À ces critères correspondent les notions de maturité, de responsabilités, d'autonomie ou d'indépendance... Mais ces notions sont toutes relatives : on peut être qualifié de mature à 8 ans par rapport à sa tranche d'âge ; être un étudiant autonome car vivant loin de chez ses parents, mais dépendant d'eux financièrement9. De même qu'on peut avoir 50 ans, une belle situation et se comporter comme un ado attardé.

« Il n'y a pas de grandes personnes », disait un prêtre à Malraux en guise de conclusion de ses années de confesseur. « Et pourtant... » lui répond le romancier Pierre Péju dans un joli texte10. « Il y a aussi, dans l'expérience de chacun de nous, la certitude int...
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