- EAN13
- 9782213660202
- Éditeur
- Fayard
- Date de publication
- 10/03/2004
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Fayard 27,00
Y a-t-il eu, face aux juifs, des chrétiens différents, capables de s’extraire
plus vite de cet antijudaïsme pluriséculaire dont on sait qu’il a frayé la
voie à l’antisémitisme dans l’Allemagne luthérienne comme dans la France
catholique ? Il semble que ce fut le cas des protestants français. Calvin a
été le premier à parler autrement des juifs et de leur salut et, en dépit
d’exceptions, ses héritiers l’ont suivi, parfois sous les traits d’un
millénarisme philosémite.
L’histoire a fait le reste. Marquée par les tribulations, l’exil et la
fidélité, elle a rendu les huguenots français, nourris de l’Ancien Testament,
exceptionnellement proches des juifs. Les deux minorités se croisaient dans le
Livre, dans la diaspora européenne, dans la modernité. La Révolution française
a fait des uns et des autres des citoyens de plein droit, la République laïque
les a vus actifs dans plusieurs de ses chantiers. Expérience unique de judéo-
protestantisme, que les antisémites et les maurrassiens ont violemment
dénoncée. Les protestants ont été dreyfusards. N’avaient-ils pas eu leur
affaire Calas ? De même, pendant les années noires, les replis secrets des
Cévennes ont accueilli par centaines les nouveaux parias de Vichy, tandis que
l’Eglise réformée rappelait publiquement la solidarité des chrétiens et des
juifs. Il y a désormais une mémoire partagée, même si le conflit israélo-
palestinien est venu troubler les choses.
Ce sont ces affinités électives entre deux minorités situées tantôt à la
périphérie, tantôt au cœur de l’histoire de France, que ce livre a entrepris
de décrire.
plus vite de cet antijudaïsme pluriséculaire dont on sait qu’il a frayé la
voie à l’antisémitisme dans l’Allemagne luthérienne comme dans la France
catholique ? Il semble que ce fut le cas des protestants français. Calvin a
été le premier à parler autrement des juifs et de leur salut et, en dépit
d’exceptions, ses héritiers l’ont suivi, parfois sous les traits d’un
millénarisme philosémite.
L’histoire a fait le reste. Marquée par les tribulations, l’exil et la
fidélité, elle a rendu les huguenots français, nourris de l’Ancien Testament,
exceptionnellement proches des juifs. Les deux minorités se croisaient dans le
Livre, dans la diaspora européenne, dans la modernité. La Révolution française
a fait des uns et des autres des citoyens de plein droit, la République laïque
les a vus actifs dans plusieurs de ses chantiers. Expérience unique de judéo-
protestantisme, que les antisémites et les maurrassiens ont violemment
dénoncée. Les protestants ont été dreyfusards. N’avaient-ils pas eu leur
affaire Calas ? De même, pendant les années noires, les replis secrets des
Cévennes ont accueilli par centaines les nouveaux parias de Vichy, tandis que
l’Eglise réformée rappelait publiquement la solidarité des chrétiens et des
juifs. Il y a désormais une mémoire partagée, même si le conflit israélo-
palestinien est venu troubler les choses.
Ce sont ces affinités électives entre deux minorités situées tantôt à la
périphérie, tantôt au cœur de l’histoire de France, que ce livre a entrepris
de décrire.
S'identifier pour envoyer des commentaires.