Un coeur en silence

Blanca Busquets

Les Escales

  • Conseillé par
    14 août 2015

    A Berlin, Mark s'apprête à diriger un concert en hommage à son père, le chef d'orchestre Karl T. Il a réuni les mêmes musiciens que lors de la dernière tournée de Karl, il y a dix ans de cela. Ainsi, Anna et Teresa sont aux violons, malgré un antagonisme aussi tenace qu'ancien. Anna exhibe son précieux Stainer devant sa rivale qui reste de glace, Mark est nerveux et, dans la salle, Maria les observe. Invitée par le chef d'orchestre, elle a fait le déplacement depuis Barcelone bien que l'âge avançant, sa santé est déclinante.

    Quatre personnages réunis autour d'un violon, d'un maestro disparu et, par-dessus tout, unis par la musique.
    Teresa, enfant pauvre d'une couturière à domicile voit son destin se modifier quand elle trouve un Stainer abandonné dans une décharge. Elle a huit ans et décide qu'elle sera violoniste.
    Anna, elle, est une privilégiée. L'argent ne manque pas, c'est l'amour qui fait défaut. Mal aimée puis abandonnée par sa mère, elle a commencé les cours de violon contrainte et forcée.
    Maria, née dans une famille de musiciens andalous, n'imaginait pas un jour s'approcher du violon ou de la musique classique. Employée de maison chez Karl T., elle va vivre durant quarante années dans le culte du grand homme qui l'a initiée à l'instrument.
    Mark a grandi à Berlin Est et ce n'est qu'à la chute du mur qu'il a pu rejoindre son père à Barcelone. Violoncelliste de formation, il a repris le flambeau de la direction d'orchestre à la mort de Karl.
    Ces quatre voix vont se mêler pour raconter leurs destins croisés. Amour et haine, jalousie et luttes de pouvoir, musique et silence pour des personnages forts, à la psychologie finement décrite dans un roman où le feu couve sous la glace. L'amour est au coeur de l'intrigue - amour de la musique, amour maternel, amour pour un homme - un sentiment qui fait grandir mais qui peut aussi anéantir... Une très belle réussite de Blanca BUSQUETS qui signe là un roman envoûtant où derrière une froideur étudiée se cache le feu des passions humaines. Un coup de coeur.


  • Conseillé par
    18 avril 2015

    A Berlin, de nos jours, un concert doit être donné en mémoire d'un chef d'orchestre célèbre : Karl T., décédé dix ans auparavant.

    A cette occasion, tous ses proches sont réunis.

    - Teresa, la virtuose à l'enfance malheureuse, sauvée par la musique ;
    - Maria, la gouvernante qui veilla et aima le musicien jusqu'à sa mort;
    - Anna, la jalouse "sans cœur"
    et Mark, le fils de Karl T., chef d'orchestre également.

    A travers ce roman choral, nous découvrons les liens qui unissaient ces personnages : relations d'amour et de haine, de filiations et d'abandon.

    Merci à la librairie Dialogues et aux Editions Les Escales de m'avoir permis de découvrir ce beau roman.


  • Conseillé par
    12 avril 2015

    Un roman mené allegro!

    Il faudrait oublier le titre un brin mélo, la couverture trop sage, les ongles manucurés façon Jolie Madame et se concentrer sur l’essentiel : le premier roman traduit en français de Blanca Busquets, journaliste et écrivain catalane est un bonheur à découvrir. Pour son septième texte, la lauréate du prestigieux prix Libreter, musicienne elle même, a choisi le milieu de l’orchestre et ses luttes de pouvoir, ses combats forcenés pour la lumière, ses amours d’un soir. Nous sommes dix ans après la mort de Karl T, fabuleux chef d’orchestre allemand, passionné de Bach et de son concerto des deux violons, qui a connu la gloire en demandant l’asile politique à Barcelone. A cette occasion, tous ses proches se retrouvent à la Staatsoper im Schiller Theatre à Berlin : Teresa, virtuose catalane dont l’enfance fut si dure, Maria qui toute sa vie veilla sur le grand homme et l’aima, Anna violoniste intransigeante au cœur vide et son fils Mark, chef d’orchestre lui aussi élevé à l’est. Sur le modèle de « La Ronde de Schnitzler » circule entre ces musiciens, un violon d’une valeur inestimable, un Stainer de 1672, plus beau encore qu’un Stradivarius, un Cremona ou un Amati du 19 ème siècle. Maria l’avait jeté par mégarde, Teresa l’a récupéré, Anna en jouait avec fierté. Mais soudain, devant une salle pleine à craquer, il se passe quelque chose : le violon ne livre pas le même son. Quelqu’un s’est emparé de l’exemplaire unique, le remplaçant par un modèle courant. Bientôt sera exposé au grand jour les turpitudes des uns, les jalousies des autres, les liens d’amour, de filiation ou de haine. Sous une forme chorale, alternant morceaux lyriques et tension allant crescendo, « Un cœur en silence » , septième livre de l’auteur, devrait séduire les amateurs de grande musique, d’effets romanesques et d’intrigue bien ficelée. Allegro !

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u